Ses branchages entremêlés se déploient pour retomber en cascade jusqu’au sol, et confèrent au cèdre bleu pleureur de l’Atlas une apparence arachnéenne. Avec des dimensions impressionnantes – 14 mètres de long et 700 m2 de ramure – cette espèce singulière a remporté le prix national de l’arbre 2015. Les résultats ont été dévoilés mercredi 30 septembre au Parc floral de Vincennes.
Décerné chaque année depuis 2011, ce prix vient distinguer un arbre présélectionné dans le cadre de concours régionaux. Le jury, emmené par Georges Feterman, président de l’association A.R.B.R.E.S, a donc fixé son choix cette année sur le cèdre bleu pleureur de l’Atlas. Le lauréat provient de la région Ile-de-France, où il s’épanouit à l’arboretum du domaine départemental de la Vallée-aux-Loups, à Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine).
Ce concours, créé par le magazine Terre sauvage et l’Office national des forêts, vise à mettre en valeur les arbres du patrimoine français. Pour cela, le jury s’appuie sur des critères à la fois esthétiques, environnementaux ou historiques. « Mais ce n’est pas uniquement une question d’espèce, d’âge ou de taille : c’est aussi le lien entre l’arbre et les hommes que le concours cherche à mettre en valeur », souligne Olivier Thomas, membre du jury et président de l’agence régionale des espaces verts d’Ile-de-France.
Mutation
Le cèdre de l’Atlas est une espèce originaire d’Afrique du Nord. Planté dans le domaine de la Vallée-aux-Loups il y a cent-cinquante ans par un pépiniériste, l’arbre a fait l’objet d’une mutation, survenue d’une manière inexpliquée, qui explique sa couleur saphir et son port pleureur. Plutôt que de l’arracher, l’homme a entretenu l’arbre mutant ; ce qui a permis la création de cette espèce unique en son genre. Ses semblables sont tous issus d’une bouture ou d’une greffe, ce qui fait de lui l’ancêtre de sa sous-espèce.
Le fromager de Saül a reçu le « prix du public ».